La synonymie icône - image divine - objet de culte a toujours posé problème. Évidente pour les Byzantins vainqueurs dans la crise qui a opposé les adorateurs des icônes au parti des iconoclastes, elle est cependant contestée aussi bien par les Latins, malgré les vertus pédagogiques qu’ils ont assignées aux images, que par nombre de communautés chrétiennes orientales habituées à accorder un pouvoir divin aux objets de culte et aux reliques. Cette synonymie repose toutefois sur l’un des principes fondateurs du christianisme : le rapport entre la connaissance de Dieu et le statut de l’homme « image de Dieu ».
Les études ici réunies ne sont pas focalisées sur le seul dossier des crises iconoclastes byzantines et les ripostes latines. Focalisées sur trois moments historiques du christianisme, mais se déploient sur trois moments historiques du christianisme. Dans ses deux premières parties, le volume propose un croisement des perspectives grecque, puis byzantine, et latine romaine, puis carolingienne sur le monde visible et l’image. La troisième partie réfléchit sur les modalités par lesquelles le monde slave, héritier de Byzance, prend à son compte les fonctions religieuses et politiques assignées à l’image sous l’appellation d’icône, en en faisant l’un de ses principaux repères identitaires.
Chacun des articles étudie les implications de l’image dans la réflexion sur le divin et, en retour, l’impact de cette réflexion sur la configuration de l’image elle-même. La relation mutuelle entre théologie et image, que celle-ci soit visuelle ou purement noétique, est au cœur de cet ouvrage.