Gysembergh Victor
Victor Gysembergh est né à Roubaix en 1987. Il a été admis sur concours à l’École normale supérieure de Paris (2007) et à l’agrégation de Lettres classiques (2010). Après un master de Lettres classiques à l’université de Paris-Sorbonne et un master d’Assyriologie à l’université de Heidelberg, il a soutenu en 2015 son doctorat en sciences de l’Antiquité à l’université de Reims. Il a ensuite reçu des bourses de recherche des Fondations Thiers (Paris, 2015-2016) et Alexander-von-Humboldt (Freie Universität Berlin, 2017-2019). Il a enseigné dans les universités de Heidelberg et de Reims, à la Freie Universität de Berlin, et à Sorbonne Université. En 2018, il est entré au CNRS, au Centre Léon Robin de recherches sur la pensée antique. En 2023, il a reçu la médaille de bronze du CNRS et a soutenu son Habilitation à diriger des recherches à Sorbonne Université.
Depuis 2018, une grande partie de ses recherches porte sur l’étude de manuscrits palimpsestes et endommagés à l’aide de techniques d’imagerie avancées, notamment l’imagerie multispectrale. Il dirige actuellement plusieurs projets de recherche dans ce domaine, financés par Sorbonne Université et la Ville de Paris. Ces travaux ont notamment mené à la redécouverte du traité perdu de Claude Ptolémée sur son Météoroscope, de fragments du Catalogue d’étoiles d’Hipparque, et de fragments d’une introduction latine à la philosophie platonicienne (souvent désignée comme le « Nouvel Apulée »). Il poursuit actuellement ses explorations dans différentes collections comportant des manuscrits palimpsestes et endommagés, notamment à la Bibliothèque nationale de France ainsi que dans différentes bibliothèques conservant des manuscrits d’Italie du Nord.
Ses travaux se situent à l’intersection de l’histoire de la philosophie et de l’histoire des sciences. Ils ont pour dénominateur commun la volonté de renouveler l’interprétation des sources gréco-latines par la prise en compte des textes cunéiformes, mais aussi d’autres langues savantes antiques et médiévales. Dans cette perspective, il a publié avec W. Furley la monographie Reading the Liver. Papyrological Texts on Ancient Greek Extispicy (Tübingen, 2015), et avec A. Schwab le volume collectif Le travail du savoir. Philosophie, sciences exactes et sciences appliquées dans l’Antiquité (Trèves, 2015), et il a mis à jour la traduction de M. Federspiel, Aristote. Traité du ciel (Paris, 2017).
Il a également publié les seuls fragments connus de commentaires antiques aux Réfutations sophistiques d’Aristote, qu’il a découverts dans un traité de l’humaniste Agostino Nifo (Forgotten Commentaries on Aristotle’s Sophistical Refutations, Berlin, 2023). Il est en outre l’auteur d’articles et de comptes-rendus disponibles ici et ici en libre accès, portant principalement sur l’interprétation de fragments relatifs à l’histoire des sciences, de la cosmologie et de la philosophie dans l’Antiquité. Il a achevé en 2024 une édition traduite et commentée des fragments d’Eudoxe de Cnide pour la Collection des Universités de France, et prépare un volume analogue consacré à l’école d’Eudoxe. À plus long terme, il prépare une édition, avec traduction et commentaire, des fragments d’Hipparque de Nicée.