Cicchetti Chiara
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- Last Updated on Thursday, 07 January 2021 19:02
Titre de la recherche : Therapeutikos logos. Stoïcisme et Thérapies Cognitivo-Comportementales.
Co-direction : M. Jean-Baptiste Gourinat (Sorbonne Université, Centre Léon Robin) ; M. Charles-Siegfried Peretti (Sorbonne Université, Cerveau, cognition, comportement (3C))
Résumé du projet de thèse :
L’objet de cette étude s’inscrit dans le double contexte philosophique gréco-latin de l’époque hellénistique et celui de la médecine psychiatrique contemporaine. Il s’agit d’établir un dialogue entre la culture thérapeutique des stoïciens et le milieu clinique des thérapies cognitives et comportementales (TCC) à l’époque contemporaine. A partir du réinvestissement des thérapies cognitives dans les TCC, notre projet vise à comprendre l’importance de l’autoévaluation cognitive dans la guérison des troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
Une analyse historique des représentations des troubles psychiques et de la relation entre médecin et patient se nourrira d’une observation clinique qui, en dernier ressort, analysera les bases anthropologiques communes à la philosophie stoïcienne et à la thérapie cognitive. Au-delà de l’affinité, il s’agira de mesurer tout l’écart épistémologique qui sépare le cognitivisme et le stoïcisme. La différence fondamentale entre les thérapies cognitives et la thérapie des passions se trouve dans le rapport qu’elles entretiennent avec la singularité du malade. La thérapie des passions doit s’adapter aux cas singuliers. L’individu est appelé à être sage et à maîtriser ses passions selon l’idéal d’une adéquation à sa propre nature. Les thérapies cognitives, en revanche, s’adossent au naturalisme biologique et pour cela elles soutiennent une universalité du système de diagnostic. Selon ces thérapies, la singularité du malade doit être ramenée à une généralité diffuse : le patient, pour guérir, est censé rejoindre une normalité qui lui échappe dans la maladie.
Cette discussion est placée sous la double supervision d’un historien de la philosophie et d’un psychiatre qui guidera l’observation clinique. Les aspects thérapeutiques du stoïcisme sont étudiés à travers le corpus philosophique qui en témoigne, notamment les extraits de Chrysippe conservés par Galien, mais aussi le De ira de Sénèque et ses Lettres à Lucilius.